Sur les trois points
mis à l’ordre du jour, la commission s’est essentiellement attachée à
celui qui est le plus d’actualité.
1 Les retraites
La position du
syndicat a été arrêtée lors des congrès, les deux motions suivantes
résument assez bien cette position :
POITIERS 1994
Le congrès
rappelle avec la plus grande fermeté :
• que le code des
pensions définit indissociablement avec le statut de la Fonction
Publique le contrat à vie liant chaque fonctionnaire à l'Etat
• que ce contrat
comprend une pension qui constitue un salaire continué en rémunération
des services rendus à l'Etat
• que notre
système de pension ne se fonde ni sur la répartition, ni sur la
capitalisation, mais sur la budgétisation au même titre que les
traitements des actifs
• que la Fonction
Publique française est totalement construite en Fonction Publique de
carrière
• que le calcul
de la pension est incompatible avec tout autre régime et doit être
maintenu intégralement.
La commission
souhaite que le congrès mandate le BN pour engager si besoin était, le
syndicat dans toute action unitaire destinée à sauvegarder le Code des
Pensions et
par là-même le
statut de la Fonction Publique.
VOTE : UNANIMITÉ
NANTES
2002
Assimilation - Défense des retraites
Les acquis successifs
des luttes syndicales (Statut de 88, Durafour, Statut de2001) n'ont pas
profité - ou peu profité -
aux personnels de
direction retraités, du fait de la politique menée par les gouvernements
successifs : une politique codifiée dans la circulaire du 5 juillet 1993
signée Sarkozy qui consacre, à l'occasion de chaque modification
statutaire, la déconnexion actifs/pensionnés et le décrochage du rapport
pension/revenu d'activité. Ce texte restrictif a été confirmé en
mars/avril 2000, par les réponses de Fabius et Sapin à la question
écrite de notre collègue Baeumier.
Le congrès du SNPDEN
refuse une situation qui concerne les pensionnés d'aujourd'hui et de
demain: chaque recul du revenu des pensionnés par rapport aux actifs est
une étape dans un processus de dégradation continu. En fait, tes acquis
de la péréquation de 1948 sont compromis par une pratique restrictive de
l'assimilation qui perdure. Aux fins de préserver l'alignement des
pensions sur les traitements d'activité, le Congrès demande qu'une
circulaire nouvelle, explicitant l'article L 16 du Code des Pensions
civiles et militaires, traduise un changement de cap positif. Le Congrès
place cette démarche dans la logique de l'article L1 du même code qui
fait de la pension un traitement continué en rémunération des services
accomplis, un traitement « en rapport avec la dignité de la fonction ».
Le Congrès place le
maintien du ratio pension/revenu d'activité au centre de ses objectifs.
Il réaffirme son attachement aux
principes
fondamentaux du Code des Pensions qui garantissent - pour une carrière
complète de 37,5 annuités - une pension correspondant à 75% du
traitement des 6 derniers mois, ainsi qu'au droit de partir en retraite
à 60 ans. Alors que la question de l'avenir des retraites est à l'ordre
du jour, la défense du taux de remplacement dans notre secteur constitue
un point d'appui pour l'action des travailleurs du secteur privé
confrontés aux effets de la réforme Balladur 1993; elle doit être un
objectif commun aux organisations syndicales des secteurs public et
privé pour défendre solidairement le système des retraites par
répartition.
Amendement Grenoble
Sur cette base, le
Congrès demande au BN d'appeler les syndiqués à participer massivement
aux manifestations, qu'il souhaite unitaires, qui seraient décidées. En
tout état de cause, le SNPDEN participera aux actions décidées par sa
Fédération.
Vote du Congrès :
unanimité moins 7
abstentions
Éléments du débat :
- Il est important de
faire la différence entre retraite du secteur privé (caisse de retraite)
et pension du secteur public d’état (budget de l’état).
- On ne peut toucher le
système de pension du statut de la fonction publique d’état sans remettre
en cause l’intégralité de ce statut. L’évolution de carrière est continue,
on est fonctionnaire à vie.
- Les logiques privé
(gain financier) et publique (service de la population) sont différentes.
La linéarité de l’évolution du salaire des fonctionnaires ne se retrouve
pas dans le secteur privé, d’où la nécessité d’être vigilant sur le calcul
du revenu de remplacement.
- Le problème de gestion
financière des retraites et des pensions s’atténuera à partir des années
2040.
- L’information n’est
pas relayée.
- La participation des
jeunes à la grève a été variable d’un établissement à l’autre.
- En l’absence de
données précises, différentes hypothèses de calcul sont émises, le rapport
Charpin qui semble servir de référence au gouvernement actuel induit que
pour une carrière de 36 ans et pour un départ à 60 ans la pension
passerait de 72% en 2000 à 67.5% en 2019 du traitement brut.
- Les différentes
annoncent, ces dernières semaines, concernant l’éducation nationale
(décentralisation, maternelles, pensions, IUFM, vacances…) créent un
climat difficile. On voudrait déstabiliser le système qu’on ne s’y
prendrait pas autrement. Les mouvements sociaux pourraient conduire à un
mécontentement des usagers qui justifierait un changement profond (l’idée
d’un référendum sur l’école avait été émise).
- Il faut défendre la
notion de traitement continué.
- La population ne
comprend pas, il faut mener une campagne d’information.
- Il faut une position
politique du syndicat, il faut affirmer notre attachement à la solidarité
intergénérationnelle, notre opposition aux fonds de pension. Nous refusons
une société « à l’américaine ».
- Les pensions ne
constituent pas un problème comptable, mais un problème de choix
budgétaire donc politique : l’état a-t-il la volonté de continuer
d’inscrire les pensions dans le budget de la nation ?
- Il faut réduire les
importants gaspillages dénoncés chaque année.
- Il y a vingt ans, la
part du PIB consacrée aux salaires (y compris pensions et retraites) était
de 70%, aujourd’hui elle n’est plus que de 60%. Les pensions et retraites
représentent 12%, en y consacrant 0,1% de plus par an du PIB qui croît
chaque année, le système actuel pourrait être maintenu.
- Le MEDEF revendique un
accroissement de la durée de cotisation alors qu’actuellement 48% des
salariés du privé sont sans travail avant 60 ans.
- Le gouvernement Juppé
avait fait marche arrière mais la situation politique aujourd’hui est
différente ; la majorité concentre les pouvoirs et bénéficie de la durée,
l’opposition ne semble pas en mesure de défendre une politique
alternative. Les syndicats ne négocient pas, ils discutent sur des lignes
générales sans que soient évoquées des dispositions concrètes.
Proposition :
L’assemblée générale
académique du SNPDEN de Montpellier, constatant le manque d’information
concernant de l’opinion publique concernant le statut de la fonction
publique demande qu’une vaste campagne d’information soit lancée au plan
local et national, sur toutes formes de supports médiatiques de presse
écrite et audiovisuelle afin de contrebalancer la désinformation
systématique actuelle.
Proposition de communiqué :
Pensions – retraites :
ce n’est pas la même chose.
Lorsqu’on devient
fonctionnaire, on est lié à l’état à vie par le statut de la fonction
publique. Le fonctionnaire d’état ne perçoit pas une retraite alimentée
par une caisse de retraite ; il reçoit une pension, traitement continué
imputé chaque année sur le budget de l’état. Les décisions budgétaires
sont des choix politiques, expressions de valeurs et non d’impératifs
strictement comptables.
Or, depuis 20 ans, la
part du PIB consacrée en France aux salaires ne cesse de décroître. Pour
affirmer la solidarité inter – générations et maintenir le système des
retraites (privé) et pensions (public) actuel, il suffirait d’augmenter de
0.1% par an la part du PIB qui y est consacrée.
TABLEAU
Accroître le nombre
d’annuités dans le secteur public, c’est anticiper l’augmentation du
nombre d’annuités exigé dans le secteur privé.
Toucher au système des
pensions c’est en fait remettre en cause la philosophie et la réalité du
statut de la fonction publique porteur des valeurs de la République (sans
pour cela régler en quoi que ce soit les déficits des caisses de retraites
des salariés du secteur privé).
Adopté par l’AGA à
l’unanimité moins deux contre et deux abstentions.
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