Compte rendu du CSA du 10 février 2003

« Du collège au lycée, pour tous et pour chacun »

Le collège unique, (pour tous, pour chacun…) n’a jamais été défini comme un parcours scolaire identique pour tous, mais comme une étape de l’enseignement obligatoire ayant vocation à accueillir tous les enfants d’une même classe d’âge. Il n’a jamais été dit que tous les élèves devaient y connaître un même cheminement scolaire et encore moins que l’enseignement devait y être semblable pour tous. Tout au contraire, les instructions officielles, et tout particulièrement le loi d’orientation de 89 qui préconise une différenciation des approches pédagogiques inscrite dans le projet d’établissement, souhaitent que l’enseignement soit adapté au niveau de l ‘élève, à ses compétences, à ses capacités analysées aux différentes étapes de sa scolarité en collège. Elles recommandent des approches diversifiées en fonction des savoirs ; savoir – faire et savoir – être des élèves.

Constat :

Le collège, dans sa forme actuelle, répond aux aptitudes d’une forte majorité d’élèves et de parents : formation disciplinaire, formation citoyenne, socialisation, préparation à l’entrée au lycée général, technologique ou au lycée professionnel.

Seuls, quelques élèves en grande difficulté ou déscolarisés perturbent la scolarité de tous, mobilisent beaucoup les personnels et ne trouvent pas d’intérêt dans le système actuel.

Que proposer ?

Si l’on veut amener ces élèves à se réconcilier avec l’école il faut qu’ils y trouvent un sens, qu’ils éprouvent un nouveau plaisir à venir au collège. Pour rompre avec leur statut d’élèves en échec et les conduire à des situations de réussite, il faut :

• leur assigner des objectifs réalisables

• adopter des démarches pédagogiques adaptées à leur profil cognitif

• privilégier les références au concret

• utiliser les nouveaux supports de la connaissance (informatique, audio – visuel ; travaux pratiques en

• laboratoires ou ateliers…) en évitant de les replonger dans un environnement scolaire rappelant leurs échecs antérieurs.

• valoriser les réussites en s’appuyant sur la contractualisation des objectifs (démarche de projet, explication des consignes, évaluation conjointe.

Pour cela, le Chef d’établissement, avec l’accord du conseil d’administration, doit avoir la possibilité de créer

des dispositifs adaptés : groupes à effectifs réduits, programmes spécifiques hors programmes officiels, dispositifs d’alternance…etc…

Il doit aussi disposer d’intervenants qualifiés : psychologues, infirmières, assistantes sociales, éducateurs spécialisés …

De nouvelles SEGPA doivent être ouvertes en fonction des besoins réels constatés et leurs effectifs sensiblement augmentés. La décision de la CDES doit prévaloir sur l’avis de famille.

Parallèlement, des structures spécifiques doivent être développées : ateliers relais, IR, UPI, IMP, assorties de moyens. Des places en SEGPA seraient aussi libérées.

Objectifs :

Chaque élève doit quitter le collège avec un socle minimum de connaissances et de compétences adaptées à son niveau pour lui permettre de poursuivre ses études ou sa formation.

L’accès aux lycées généraux, technologiques ou professionnels doit être ajusté aux évaluations personnalisées.

L’EAO doit commencer le plus tôt possible (dès la 5^ème) pour amener l’élève à construire son projet personnel.

Elle ne doit pas privilégier à l’issue de la 3^ème, le lycée général sur le lycée technologique ou professionnel.

Notre institution doit reconnaître l’apprentissage comme voie de formation à part entière et la nécessité de créer des CFA publics.

En fin de 3^ème, chaque élève doit avoir une solution personnalisée, en adéquation avec ses souhaits et ses capacités scolaires.

Les Lycées :                                                         

Missions :             - formation :   Pour l’obtention d’un diplôme

                                                 Poursuite vers les études supérieures

     - insertion : vie sociale et professionnelle

Les formations de lycée doivent être simplifiées pour être plus lisibles (options, filières, examens, validation des acquis…)

La personnalisation de la formation doit être accentuée mais pas de formations à la carte.

L’un des rôles fondamentaux de l’école, demeure la socialisation de tous, fondement de toute vie en société.

La multiplication des missions qu’on lui assigne brouille les objectifs initiaux.

Toute  réforme doit être précédée d’une expérimentation et d’une évaluation avant généralisation.