SNPDEN : Montpellier - Convocation à l'Assemblée Générale Académique

 

 

La décentralisation

mercredi août 20, 2003

LA DECENTRALISATION

Groupe de travail du 10 février 2003  

Préambule :

L’Education Nationale n’est pas un service public comme les autres ; « c’est un lieu institutionnel porteur de valeurs ».

Aussi, mettre en œuvre une réflexion sur le thème de la décentralisation implique que l’on en reprécise le cadre :

-         distinguer décentralisation et déconcentration

-         établir un bilan de la décentralisation actuelle

-         exiger que l’on définisse les missions de l’Ecole dans le cadre d’un débat  parlementaire.

Eviter la confusion :

Ø   entre déconcentration et décentralisation

Si généralement on s’accorde à dire que :

¨             La déconcentration c’est penser globalement et agir localement,

¨             La décentralisation c’est penser localement et agir localement,

les logiques ne sont pas les mêmes et il est important de dire que la proximité des niveaux décisionnels et opérationnels n’est pas forcément un gage de démocratie (attention aux formules type « libertés locales » !)

Qu’observe-t-on aujourd’hui ?

Ø        La décentralisation de 82 puis la déconcentration ont enregistré un transfert de compétence et de charge de l’Etat vers les collectivités.

Les EPLE ont appris à travailler avec les collectivités territoriales de rattachement. Nous savons que ces collectivités n’interviennent pas seulement sur des aspects matériels. Elles sont aussi partie prenante sur la formation et l’implantation des nouveaux établissements.

Les prochaines lois de décentralisation accroîtraient encore plus leur responsabilité et leur pouvoir décisionnel.

Or la décentralisation de 82 à multiplié les interlocuteurs et les fonctionnements ne sont pas toujours clairement identifiés.

On assiste ainsi, de façon anecdotique mais grave, en Région Languedoc Roussillon en particulier, à des prises  de décisions parfois incohérentes, par choix politiques locaux (implantation géographique de l’établissement par exemple) sans que l’Etat ait pu faire prévaloir son point de vue pour une plus grande cohérence de la carte scolaire.

 

Il y a donc nécessité d’établir un bilan objectif de la décentralisation de 1982.

 

Indépendamment de l’amélioration du patrimoine scolaire, patent il est vrai, le risque de désorganisation est grand si l’Etat dans sa volonté d’augmenter la décentralisation (donner le pouvoir aux baronnies locales), ne se donne pas les moyens de garantir l’équité au plan national (diversité des régions, flux démographiques…) et sans mettre en œuvre des principes de régulation.

ROLE de L’ETAT 

Ø        L’Etat doit définir les missions de l’Ecole à l’Assemblée Nationale, le niveau d’exigences nécessaire dans l’organisation d’un système performant et bien identifié. 

Ø        L’Etat doit réduire les missions de l’Ecole pour donner plus de cohérence (actuellement : Ecole = fourre-tout).

Ø        L’Etat détermine le cadre national pour définir les missions et les fonctions de chacun sachant qu’un établissement scolaire  ne se réduit pas à une liste de fonctions.

Ø        L’Etat doit réduire la complexité du système éducatif en garantissant l’égalité des chances pour tous (problématique de la multiréférence).

Les personnels :

 Ø        Si l’établissement scolaire n’est pas qu’une liste de fonctions, il apparaît nécessaire de préciser la double mission attachée à tous les personnels adultes y travaillant : « technique et éducative ».

 Ø        L’Etat doit garantir le bon fonctionnement de l’établissement en préservant tous les personnels des dérives liées à un clientélisme local et tout particulièrement le chef d’établissement qui en assure la gestion et la responsabilité.

En conclusion :

On ne peut pas être contre une décentralisation qui apporterait plus de cohérence, plus d’efficacité, plus de solidarité au système éducatif actuel si l’Etat reste garant des missions essentielles de l’Ecole et se donne les moyens, par un système de contrôle moderne et approprié, (contre-pouvoir de régulation par exemple) de vérifier, d’assurer et de s’assurer que les règles de la démocratie ne sont pas bafouées localement.

 Anne-Marie Brugeas et Michel Diaz